Cadres (personnel)]]> Catégories socio-professionnelles]]> Classes sociales]]> Carrière]]> Condition sociale]]> Féminisation des professions]]> Identité professionnelle]]> Promotion sociale]]> Colloque final du GDR Cadres organisée le 30 janvier 2009 à l'Université de Versailles-Saint-Quentin (UVSQ) et le 31 janvier 2009 à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)

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Ce colloque ambitionne à la fois de capitaliser et de dessiner de nouveaux horizons à l’activité scientifique d’un réseau de scientifiques, le GDR C.A.D.R.E.S (CAdres, Dynamiques, Représentations, Entreprises et Sociétés), qui rassemble depuis huit ans des spécialistes de cette catégorie au croisement de différentes disciplines : sociologie majoritairement, mais aussi sciences de gestion, sciences politiques, histoire et économie. Ce GDR a organisé depuis sa création deux journées d’étude par an et permis de relancer les travaux scientifiques sur les salariés qualifiés en France et de les mettre en discussion avec des partenaires étrangers en Europe et au Maghreb, dont toutes les communications sont accessibles sur http://gdr-cadres.cnrs.fr/ [lien rompu]. Ce colloque signera la fin de l’existence institutionnelle de ce réseau mais aussi une volonté de vulgarisation des travaux menés en son sein.

Les travaux réalisés depuis 2001 ont montré combien la nouvelle conjoncture historique aiguise et renouvelle les interrogations dont la catégorie sociale des cadres fait l’objet. Cette catégorie, très française, s'est affirmée en même temps que le mouvement des « classes moyennes » des années trente. Elle s’est consolidée au cours des Trente glorieuses en même temps que s’installait une société salariale impulsant une mobilité sociale ascendante. De nombreux cadres autodidactes incarnaient ces évolutions. Aujourd’hui la question des classes moyennes a changé de visage. L’heure n’est plus à leur mobilisation sociale et politique face à la double menace des mouvements ouvriers et de la concentration du capital. Pas plus qu’aux discours associant « moyennisation » et « modernisation » de la société. Il est désormais question dans les médias de fragilisation, voire d’éclatement ou de paupérisation partielle des classes moyennes. Quant au thème de la « panne de l'ascenseur social », il renvoie à un vrai mouvement de grippage de la mobilité ascendante et à la réalité de phénomènes de déclassement pour les jeunes diplômés ou les chômeurs.

Pour autant, les cadres, et plus largement les salariés qualifiés, ont-ils perdu leur capacité d’attraction ? Cette question se décline au niveau individuel aussi bien sur un plan objectif - celui de la mobilité sociale – que subjectif – celui des sentiments d’appartenance et des projets de mobilité. Cette capacité d’attraction n’est-elle pas affectée par une diversification accentuée du groupe des cadres, diversification qui aurait fini par mettre à mal son unité symbolique ? Désormais la fonction d'autorité hiérarchique est loin de pouvoir résumer ce que sont et ce que font les cadres. La globalisation et l’influence croissante du modèle anglo-saxon de firme incitent à parler davantage de managers et d’experts. Ces derniers, de plus en plus nombreux, auraient un rapport plus distant aux organisations, lesquelles, quand elles n’encouragent pas les carrières nomades, ont largement renoncé aux modes de gestion bureaucratiques des carrières. Les cadres des organisations publiques et du monde associatif sont loin de tous se reconnaître dans la figure traditionnelle du cadre. La féminisation de la catégorie ne fait pas qu’en épouser les rapports de domination et de discrimination internes, elle en modifie également l’identité sociale et apporte souvent des revendications vers un meilleur équilibre entre carrière et vie privée. Enfin la distance sociale est devenue considérable entre les cadres dirigeants aux modes de vie cosmopolites et la masse des cadres subalternes ancrés dans un territoire.

Face à ces modifications du profil des cadres, que reste-t-il de leur spécificité, qui justifiait aussi bien un statut que des institutions spécifiques (retraites, syndicats, prud’hommes, APEC) ? Comment ont réagi à ces évolutions les organisations qui les encadrent, que ce soit leurs employeurs, publics ou privés, leurs organisations représentatives que des institutions de protection sociale ? Ce colloque ouvrira un rare débat entre scientifiques et acteurs sociaux, syndicalistes, représentants institutionnels et représentants d’entreprise sur le devenir de la catégorie. Les chercheurs de pays anglo-saxons (Angleterre, Australie, États-Unis) viendront nous rappeler que les débats sur l’idée de classes moyennes en crise ont également lieu ailleurs, surtout dans les moments forts de restructuration du système productif. Diverses enquêtes laissent à penser que le sentiment de déstabilisation et de changement est souvent plus fort que sa réalité, et que les perspectives de carrière pour les plus qualifiés restent relativement bonnes, parfois sur des marchés internes qui se reconstituent à des échelles et sous des formes différentes. Alors qu’en France la dilution de la catégorie cadres est souvent appréhendé au regard de l’évolution de leurs conditions de travail, nous ouvrirons ici la question de leur mode de vie, appréhendé en terme aussi bien en terme de consommation, que d’habitat et d’engagement politique. Les classes moyennes appréhendées par ce prisme ne conservent-t-elles pas une forte spécificité et une place privilégiée dans la sphère sociale ?

Conseil scientifique du GDR Cadres

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Séance introductive. Intervenants : Paul Bouffartigue, Sophie Pochic, un représentant de l’agglomération de Saint Quentin en Yvelines et un représentant de l'Université Versailles Saint Quentin.

Table ronde 1 : « Les cadres dans la stratification et la mobilité sociale ». Animateurs : Patrick Dieuaide et Charles Gadéa

L’expansion de la catégorie des cadres a constitué un puissant vecteur de mobilité sociale et professionnelle tout au long des dernières décennies. L’appel d’air créé par le nombre croissant de postes à occuper se traduisait par un recrutement social très majoritairement extérieur aux familles de cadres et un accès fréquent au statut cadre en cours de vie professionnelle, tous deux facteurs d’hétérogénéité interne, tant dans le rapport à la carrière que dans le rapport à l’entreprise. Qu’en est-il aujourd’hui, alors que l’emploi s’est dégradé et que le déclassement guette les jeunes diplômés ? L’hérédité sociale s’est-elle renforcée ou atténuée ? De quelle façon les chances de chances de promotion au statut de cadre ont-elles évolué ? Quel a été l’effet de la féminisation sur les flux de mobilité ? Cette table ronde centrée sur la mobilité abordera par ce prisme la place occupée par les cadres dans la société : les signes distinctifs de la catégorie des cadres tendent-ils à s’effacer ou à se maintenir ?

Thomas Amossé : « Cadres - non cadres de 1982 à 2002 : une frontière qui s’est déplacée, mais ne s’est pas effacée sur la structure sociale »
Valérie Boussard : « Cheminements professionnels de cadres "promus internes": regards sur les transactions identitaires »
Dominique Merllié : « Les cadres et la mobilité professionnelle »Louis-André Vallet : « Les cadres et la mobilité sociale : quelques éléments empiriques et quelques réflexions à propos de l'évolution historique du recrutement social des cadres dans la société française »

Table ronde 2 : « Cadres et classe(s) moyenne(s), d'hier à aujourd'hui ». Animateurs : Paul Bouffartigue et Guy Groux

Le sort de la notion de « classe(s) moyenne(s) » semblait avoir été définitivement scellé par la sociologie au début des années 1980. Après une période d'intenses controverses, l'accent était désormais mis sur la forte hétérogénéité sociale et politique de ce conglomérat, de laquelle n'émergeait que la puissance symbolique de sa composante « cadres ». Or cette notion de « classe(s) moyenne(s) » revient bruyamment sur la scène politique, plus discrètement sur la scène scientifique. On cherchera à comprendre le sens de ce retour en revisitant l'histoire française des classes moyennes et par un détour par l’international, que ce soit par « l’Amérique du bas » que par la « vieille Europe ». De quelle(s) classe(s) moyenne(s) parle-t-on au juste ? Assiste-t-on à leur paupérisation généralisée, ou à des transformations plus différenciées ? Comment leurs différentes composantes se positionnent-elles au plan politique et idéologique ?

Catherine Bidou : « Une recherche sur l'Amérique latine. Classes moyennes et espaces urbains dans la ville de Mexico »
Louis Chauvel : « Les ‘nouvelles classes moyennes salariées’ : que reste-t-il de neuf 40 ans après Touraine (1969) ? »
Jean Chiche : « Les cadres dans l'espace politique. Le vote des classes moyennes en France en 2007 : une comparaison européenne »
Tanguy Cornu : « L'après seconde guerre mondiale. Classes moyennes, catholicisme social et troisième voie : quelle cohésion idéologique ? »
Jean Ruhlmann : « L’invention des cadres et des classes moyennes en France (1930-1955) : combinaison ou répulsion ? »

Table ronde 3 : « Cadres : contours et groupes frontières ». Animateurs : André Grelon et Gilles Lazuech

Toutes les tentatives de définition de la catégorie se heurtent au même obstacle : le flou de ses contours, distincts suivant les institutions qui les comptent ou qui les représentent. Pour dépasser cette difficulté, cette table ronde a choisi de réinterroger la frontière cadres/non-cadres à partir de groupes professionnels qui entourent ou rejoignent le groupe des cadres. Quelle identité et quel statut pour des « nouveaux cadres » que sont par exemple les cadres associatifs ou les cadres dit « professionnels » de la Poste ? Quelles relations de travail avec des groupes professionnels qui sont parfois leurs subalternes, parfois leurs collaborateurs (techniciens, contremaîtres) ? Comment en retour ces groupes frontières et ces « nouveaux cadres » conduisent à re-penser la spécificité du groupe des cadres, notamment sous l’angle du sentiment d’appartenance à une classe sociale ?

Alexandra Bidet : « Encadrer des automates. Les appuis pragmatiques de l’identité professionnelle »
Pascale Moulévrier : « Les banquiers "solidaires" : les processus de légitimation d'une "profession économique" »
Agnès Pelage et Tristan Poullaouec : « "Le haut du panier de la France d'en bas". Le sentiment d'appartenir à une classe sociale chez les membres des professions intermédiaires »
Nadège Vezinat : « Un statut "cadre" en trompe l'œil : le cas des conseillers financiers de la Poste »

Table ronde 4 : « « Cadres, managers et globalisation ». Animatrices : Jacqueline Laufer et Sophie Pochic

La notion de « cadre » si typiquement française semble en décalage avec le mouvement d’internationalisation des firmes, où désormais le terme de « manager » prédomine largement. Ce changement de vocabulaire signifie-t-il une transformation des pratiques de gestion et des carrières réelles des individus ? Des interventions de sociologues et de gestionnaires, français et étrangers permettront d’éclairer différentes facettes de la « globalisation » au sens d’intensification des échanges de biens, de main d’œuvre, mais aussi de savoirs et d’informations entre différents pays, et leurs effets sur les salariés qualifiés. Les migrations d’études et de travail font-elles désormais partie du quotidien des cadres ou creusent-elles un écart entre des cadres « globaux » et d’autres plus « locaux » ? Les cadres expatriés dans un autre pays forment-ils une nouvelle élite mondialisée ou expérimentent-ils le poids des identités nationales et culturelles ? Le modèle anglo-saxon de management plus contractualisé et individualisé qui semble se diffuser dans les grands groupes de taille mondiale déstabilise-t-il en profondeur la relation entre les cadres et leurs entreprises ?

Adrian Favell : « Liberté de mouvement et mobilité des professionnels urbains dans une Europe de l'intégration : Eurostars and Eurocities »
Amélie Seignour et Corinne Vercher : « Globalisation des entreprises et management par le marché : vers de nouvelles flexibilité et inégalités dans la relation d'emploi des cadres en France »
Anne-Catherine Wagner : « La mobilité internationale des cadres : la formation d'une nouvelle élite mondialisée? »
Judy Wajcman : "My company or my career: managerial achievement and loyalty in Australy" (titre provisoire)

Table ronde 5 : « Consommations et modes de vie : mixité ou entre-soi». Animateurs : Olivier Cousin et Sarah Ghaffari

Les cadres, en tant que classe moyenne, ont longtemps incarné une des figures de la modernité, une catégorie ouverte et attractive. Symbole de la réussite des trente glorieuses, ils se distinguaient des employés et des ouvriers, comme de la grande bourgeoisie, par l’introduction de nouveaux modes de vie, de manières de consommer et de travailler. Aujourd’hui, cette représentation se fissure, les cadres perdant une grande partie de leur visibilité et de leur capacité à incarner un modèle. Soit, parce qu’ils ne se démarquent guère au sein de l’ensemble vaste et indéfini des couches moyennes ; on parle alors de banalisation. Soit, au contraire, parce qu’ils entrent dans une logique de repli et cherchent à ériger des barrières, privilégiant l’entre soi. Lors de cette table ronde, on s’interrogera sur ces évolutions en optant pour des logiques comparatives entre différents pays. Y a-t-il une tendance majeure à un repli sur soi et assiste-t-on à l’épuisement d’un désir de mixité sociale ? Quel type de société se dessine quand la ségrégation spatiale et sociale devient un mode de vie ? La féminisation de la catégorie change-t-elle le rapport à l’environnement et est-elle porteuse de nouveau modèle ?

Philippe Coulangeon : « Le triomphe des philistins? Les cadres et la culture dans la société française d'aujourd'hui »
Rosemary Crompton : "Dual earner families and work-life "integration".
Michele Lamont : “Boundary work and upper-middle class making in early 21st century France and the United States”
Marco Oberti : « Les cadres dans l'espace urbain : du repli à la mixité contrôlée »

Table ronde 6 : « Usages sociaux des recherches sur les cadres ». Animateur : Frederik Mispelblom Beyer

On donne ici la parole à quelques utilisateurs et acteurs des recherches sur les cadres, en invitant des managers, des responsables de syndicats de cadres, des consultants, des « passeurs » entre la recherche et les entreprises. Sans être évidemment représentative, cette table ronde permettra à quelques-un-e-s de celles et ceux qui sont d'habitude « objets » de recherche de s'exprimer comme sujets, « lecteurs » des recherches sur les cadres. En quoi les publications émanant du GDR cadres ont-elles pu, ou non, infléchir certains discours syndicaux en direction des cadres, faire émerger de nouvelles préoccupations, déplacer quelque peu la pensée et les stratégies des cadres eux-mêmes ? En quoi les recherches sur le « plafond de verre », les discriminations de genre, raciales ou autres au sein de l'encadrement, ont-elles pu nourrir des débats, des argumentaires, des congrès syndicaux ou professionnels, des tracts ? En quoi les publications sur la nature et le contenu de l'activité d'encadrement ont-elles pu inspirer la réflexion de certains managers sur leurs pratiques, sur la manière de se positionner à l'égard de leurs subordonnés comme de leurs propres supérieurs ?

Edouard Scoene, ingénieur, cadre supérieur entreprise privée
Marco Minussi, ingénieur, cadre supérieur entreprise privée
Xavier Baron, consultant, Xavier Baron conseil RH
Christian Guibert, directeur animation des réseaux de management de France Telecom
Hélène Alexandre, repsonsable des études, APEC]]>
  • « Les cadres : heurts et malheurs d'une catégorie », Colloque, Calenda, Publié le vendredi 28 novembre 2008, https://calenda.org/196094
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  • Bouffartigue Paul, Gadéa Charles & Pochic Sophie (Eds) Cadres, classes moyennes : vers l’éclatement, Paris: Armand Colin, Coll. « Recherches », 2011 - 352 p. ISBN : 978-2-200-25590-9.
    Sommaire sur Cairn.info : https://www.cairn.info/cadres-classes-moyennes-vers-l-eclatement--9782200255909.htm# (l'ouvrage n'est pas en libre accès).
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    Administration publique]]> Cadres (personnel)]]> Gestion des ressources humaines]]> Personnel -- Direction]]> Les communications de la quatorzième journée ont été publiées dans la Revue française d'administration publique (n°128, 2008).]]> Réduits au rôle de courroie de transmission au sein des organisations bureaucratiques, les encadrants des organisations publiques sont désormais considérés comme étant au cœur des processus de gestion publique. Mais malgré cette mise en exergue, ils constituent une population peu connue et peu étudiée.

    Dans les organisations publiques, comme dans les entreprises, la généralisation de la pensée managériale place la fonction d'encadrement en première ligne. Ainsi, de même que la notion de cadre est née dans les entreprises françaises, parallèlement à l'importation du modèle managérial américain, l'amplification des préoccupations managériales dans les organisations publiques est concomitante à la reconnaissance plus ou moins formelle d'une fonction d'encadrement. "New public management requires new public managers" (Reichard, 1996).

    Aussi, l'encadrement public apparaît comme une catégorie sur laquelle repose désormais de nombreuses attentes : elle serait au centre de la gestion du changement, de l'articulation entre l'impulsion politique et la mise en œuvre pratique des politiques, de la motivation des collaborateurs, de la décentralisation de la gestion… Ces processus présentent alors autant de nouveaux rôles à assumer. L'attente de responsabilisation, d'autonomie et de participation, au centre des prescriptions managériales qui se diffusent dans les organisations publiques comme privées, s'oppose à la vision traditionnelle de l'encadrant comme courroie de transmission, comme un "automate aveugle" (Bodiguel, 1996), qui transmet, sans la trahir, la volonté des représentants du peuple.

    Cependant, la diffusion d'une logique managériale dans les organisations publiques pose un certain nombre de questions, d'une part parallèles à celles qui se posent dans le secteur privé (intensification du travail et culte de la performance, diffusion d'un idéal inatteignable produisant des contradictions gérées au prix de l'épuisement professionnel de ceux qui les subissent) et d'autre part spécifiques aux problématiques de secteur public (effets paradoxaux des réformes menées sous le couvert de la nouvelle gestion publique et diffusion d'une éthique opposée aux valeurs traditionnelles gouvernant l'action publique).

    Les encadrants publics sont ainsi au cœur des contradictions existant entre les modèles managériaux et les fonctionnements bureaucratiques. Au-delà du constat selon lequel les nouvelles prescriptions de rôles auxquelles sont soumis les encadrants sont génératrices de conflits et d'ambiguïtés de rôles, on se rend compte que c'est notamment sur ces acteurs et leurs adaptations de rôles que repose la possibilité de construction d'un management public original. Par ailleurs, ces évolutions interrogent leur identité, fondée traditionnellement sur le pôle professionnel : si les discours insistent sur l'émergence des "managers publics", les modes de gestion et les fonctionnements organisationnels ne laissent pas toujours un véritable espace à ces "nouveaux acteurs".

    La question de la spécificité de l'encadrement public est enfin au cœur de la réflexion sur cette catégorie. En effet les conditions de travail, les modes de gestion, les attentes de rôles sont pensés pour l'encadrement public de manière de plus en plus similaires à ce qu'il en est pour ceux du privé. Or les spécificités des services publics (subordination au politique, hyper-règlementation de l'activité publique, centralisation de la gestion financière et de la gestion du personnel et plus largement de la prise de décision, culture de service public…) en font un contexte dans lequel l'idéal managérial peine particulièrement à s'incarner. Quelles sont alors les conditions pour qu'émergent des modes de gestion et de fonctionnement qui constituent une hybridation des différents modèles ?

    La journée de recherche s'organisera ainsi autour des grands axes de questionnement suivants :

    1. Les enjeux d'une reconnaissance de la fonction d'encadrement dans les organisations publiques.
      Alors que la catégorie des cadres est remise en cause ou contestée dans les organisations privées, on assiste à l'émergence informelle d'une segmentation des cadres dans les organisations publiques qui va de pair avec la diffusion des méthodes managériales.
      Que nous apprend l'histoire de l'encadrement (notamment supérieur) public sur les rôles sociaux et professionnels alloués à la catégorie ?
      Quels sont les contours et les segmentations de la catégorie des cadres ou encadrants publics ?
      Comment se gèrent les difficiles relations entre le pôle professionnel et le pôle management dans les activités et statut des cadres publics ?

    2. L'activité, les rôles, les fonctions des cadres publics.
      L'introduction du management dans les organisations publiques et les discours autour de la nouvelle gestion publique supposent de nouvelles prescriptions de rôles qui concernent au premier chef l'encadrement des organisations publiques. Celles-ci se heurtent aux fonctionnements traditionnels et au poids des structures, créant ainsi des tensions. Par ailleurs, les constats d'une insatisfaction croissante des agents publics, sont réalisés dans la plupart des pays de l'OCDE.
      Quelles sont les caractéristiques de l'activité des encadrants publics ? Quelles en sont les spécificités ?
      Assiste-t-on à une transformation de ces rôles liée à l'évolution managériale des organisations publiques ?
      Quelles sont les évolutions des conditions de travail des encadrants des organisations publiques ? (temps de travail, travail à domicile, pression, rythme et intensité du travail…) ? Comment sont-elles perçues par les encadrants ?
      Y a-t-il la place dans les organisations publiques pour une véritable délégation de pouvoir vers l'encadrement, dans un contexte où la responsabilité finale demeure allouée au politique ?

    3. L'évolution des caractéristiques sociales des encadrants publics.
      Les études sur les caractéristiques sociales des agents publics ont longtemps montré une différenciation assez importante entre gens du public et gens du privé (De Singly, 1996). Les évolutions des organisations publiques, des modes de gestion et des valeurs mises en exergue pourraient laisser penser à une banalisation des acteurs publics, notamment dans les franges de l'encadrement.
      Quels sont les profils, les parcours des encadrants et cadres du public ?
      Quelle est la place des femmes dans l'encadrement public, dans un univers souvent très féminisé mais où les encadrants demeurent très largement masculins ?
      Y a-t-il un lien entre ces profils et les rôles, les attitudes face à la logique managériale ? Peut-on distinguer plusieurs générations d'encadrants ?
      Quelles sont les valeurs de ces cadres et encadrants ?

    4. Statuts de la fonction publique et modes de gestion de l'encadrement.
      La difficulté de rétribuer le mérite ou la performance sont souvent soulignés comme une difficulté pour la constitution d'une fonction d'encadrement efficace et dynamique dans les organisations publiques. La gestion des cadres est certes assez peu développée dans les organisations, à l'exception de quelques expériences localisées comme celles du ministère de l'équipement.
      Le statut de la fonction publique permet-il la constitution d'un encadrement efficace et motivé ? Quels sont les outils et expériences de gestion de l'encadrement dans les organisations publiques ? Est-il pertinent de développer une gestion des encadrants ou des cadres dans les organisations publiques et si oui quel serait son périmètre ?
      Quelles sont les attentes des encadrants en matière de gestion des carrières, d'individualisation des rémunérations, de formation…
      Quelles sont les carrières offertes à l'encadrement dans les organisations publiques ? Quelles trajectoires et itinéraires ? Quelles différences entre hommes et femmes ?
      Quelle est la nature du contrat psychologique qui relie l'encadrant public et son organisation publique, ses élus, ses dirigeants ?
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    Première journée

    Comparaison public/privé Discutant : David Giauque
    Les limites de la légitimité non négociée. Saglio J.
    Encadrants du privé et du public, existe-t-il encore des différences ? Desmarais C. et Abord de Chatillon E.
    L'encadrement des organisations publiques : l'impossible mutation ? Bellini S.

    Nouvelles politiques publiques et place de l'encadrement Discutant : Ivan Sainsaulieu
    Les cadres du ministère des affaires étrangères face à la LOLF. Boussard V., Loriol M. et Piotet F.
    Les cadres de santé responsables de pôles et la nouvelle gouvernance hospitalière : les enseignements d'une recherche action. Crozet P. et Kaaniche A.
    L'impact des politiques publiques transversales sur le rôle des managers publics : le cas de la politique de sécurité routière française. Chomienne H.

    Les attitudes des encadrants confrontés à la diffusion d'une nouvelle logique managériale Discutant : Frédérik Mispelblom Beyer
    Du statut au métier : les ambigüités de l'encadrement. Analyse d'une démarche de modernisation de la GRH publique. Kletz F. et Lenay O.
    Du rôle des encadrants des organisations de service public dans la diffusion des logiques managériales. Le cas de l'introduction de l'évaluation et la rémunération des performances dans les organismes de sécurité sociale français. Buisson M.L.
    Le rôle central de l'encadrement dans l'émergence de la performance collective et individuelle dans le cadre des reformes administratives en Suisse. Giauque D., Barbey V. et Duc N.

    Deuxième journée

    Pratiques des managers publics : l'exemple de l'hôpital Discutant : Paul Bouffartigue
    Le cadre animateur, un mythe actif. Sainsaulieu I.
    Les cadres de santé en hôpital local : un îlot de résistance à la logique managériale et gestionnaire ? Divay S. et Gadea C.
    Encadrer c'est assurer un travail de lien invisible : les cadres de santé dans la fonction publique hospitalière. Bourret P.

    Les mutations d'une catégorie d'encadrants : les dirigeants territoriaux Discutante : Céline Desmarais
    Dirigeant Territorial : Un métier en quête d'harmonie. Placet A.
    Analyse de l'activité des dirigeants territoriaux. Durat L.
    Recomposition institutionnelle et encadrants publics : l'intercommunalité comme révélateur des liens entre le directeur des services municipaux et le maire. Le Saout R.

    La gestion des encadrants publics Discutante : Hélène Michel
    Manager versus expert ? Ou les avatars de la gestion personnalisée des cadres dans une grande administration technique. Chanut V.
    L'accès des femmes aux emplois supérieurs de la fonction publique : une construction au croisement des itinéraires professionnels et familiaux. Le Douarin L. et Doniol-Shaw G.
    De la pensée sur le travail des cadres à la conception de dispositifs de professionnalisation - retour sur quelques expériences pilotes. Brunel V.]]>
    Revue française d'administration publique, n°128, 2008, ISBN : 978-2-909460-12-3.
    Les communications publées dans ce dossier sont consultables sur Cairn : https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2008-4.htm]]>
    Cadres (personnel)]]> Identité professionnelle]]> Microfinance]]> Carrière]]> Économie sociale et solidaire]]> "Dans le prolongement des travaux réalisés sur les carrières des dirigeants du Crédit Mutuel en France, cette recherche s’attache à comprendre quelles sont les caractéristiques spécifiques des trajectoires sociales et professionnelles des responsables des entreprises – récentes – dont l’activité principale est le micro-crédit social. Au-delà des parcours, les investigations ont permis de recenser les pratiques professionnelles quotidiennes d’individus pour qui l’ancrage professionnel à cheval entre l’espace de la finance, de la banque et celui du travail social, ne confère pas une identité professionnelle et statutaire immédiate. Ce dernier point, observé par de multiples chercheurs dans de nombreux secteurs d’activités où les dirigeants sont d’abord des responsables, managers, cadres, directeurs, etc., avant d’être banquier, ingénieur, etc., devient ici intéressant à interroger tant ce flou est constitutif d’une position possible. En effet, les frontières poreuses entre le contenu solidariste des activités et son aspect financier, entre le salariat et le bénévolat, entre le responsable (rarement appelé directeur), les autres employés et les adhérents (bénéficiaires ou pas) sont au fondement même de cet espace professionnel du micro-crédit." […] Premières lignes

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    Cadres et dirigeants salariés de l'économie sociale et solidaire : identités, pratiques, parcours
    Treizième journée d'étude du GDR Cadres organisée par le Centre Nantais de Sociologie (CENS-université de Nantes), MSH Ange Guépin, à Nantes le 19 octobre 2007]]>
    Cadres appartenant à des minorités]]> Femmes cadres]]> Carrière]]> Gestion des ressources humaines]]> Ingénieurs]]> Rôle selon le sexe au travail]]> Sociologie du travail]]> Diplômés de l'enseignement supérieur]]> Chômage des cadres]]> « La féminisation de l’encadrement et des professions intellectuelles supérieures s’est intensifiée depuis une quinzaine d’années, allant de pair avec le développement de la présence des filles dans l’enseignement supérieur. Le résultat de cette évolution est complexe dans la mesure où il résulte d’une double histoire ; celle de la féminisation des professions et celle de l’évolution propre de ces mêmes professions. Ce processus doit être situé dans la dynamique même des changements de la catégorie et de l’évolution de son statut dans l’entreprise et dans la société. L'augmentation du nombre des cadres et des ingénieurs, le rôle croissant du diplôme dans l’accès à cette catégorie, son hétérogénéité croissante - entre cadres moyens, supérieurs et dirigeants -, le développement des fonctions d’expertise au regard des fonctions d’encadrement, les débats sur le temps de travail et l’expérience du chômage ont contribué à remettre en cause l’unité de la catégorie et à la "banaliser" et, pour une part, à "déstabiliser" le statut social et professionnel des cadres et ingénieurs.

    Ces évolutions ont eu lieu parallèlement à la féminisation et certaines d’entre elles ont pu lui apparaître propices. Le rôle du diplôme dans l’accès à la catégorie, la diversité croissante des modèles de carrière, ou le développement des fonctions d’expertise, peuvent être considérées comme autant d’évolutions structurelles favorables à la féminisation. Les débats sur le temps de travail questionnent le modèle de "disponibilité totale" caractéristique jusque là des cadres masculins.

    Mais l’analyse du processus de féminisation des cadres doit s’attacher à comprendre la construction des inégalités – de salaires, de carrières, d’accès aux positions de pouvoir et de prestige – et les processus de ségrégation verticale et horizontale – qui accompagnent la progression des femmes. Ces processus sont le plus souvent renvoyés aux effets de l’articulation entre carrière professionnelle et espace familial mais peuvent être aussi reliés à diverses dimensions des politiques de gestion de carrière mises en œuvre dans les entreprises. Ainsi, l’analyse comparée des carrières masculines et féminines révèle l’effet de la généralisation des couples à deux actifs – et souvent de deux actifs cadres – et incite à introduire les interactions conjugales dans l’explication des processus de carrière. Les politiques de gestion de carrière contribuent à construire les inégalités dans les parcours et contenus d’emploi des femmes et des hommes cadres et ingénieurs. On doit ainsi s’interroger sur la manière dont ces politiques intègrent le statut familial des cadres mais aussi sur la nature des normes qui définissent les "compétences managériales", le "potentiel", la "disponibilité", le contenu même de ces normes pourrait contribuer à construire des parcours différenciés entre les cadres, et plus spécifiquement entre les cadres masculins et féminins.

    Enfin, la mobilité, quelles que soient ses formes est en passe de devenir une valeur essentielle pour les entreprises et pour les cadres eux-mêmes. Les femmes sont de plus en plus "aptes" à la mobilité. Mais elles restent encore très largement sous représentées parmi les cadres supérieurs et internationaux : qu’en sera-t-il demain dans un contexte d’internationalisation croissante et de globalisation ? Toutes ces questions devraient être appréhendées dans le cadre de comparaisons internationales qui permettraient de préciser la diversité des modèles de féminisation des cadres et des professions. » (Jacqueline Laufer et Catherine Marry)

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    Matinée

    Les cadres au masculin féminin identités, carrières et pratiques de gestion – p. 7

    Introduction à la journée d’études – p. 9
    Trois niveaux d’analyse pour l’interprétation de l’avancement hiérarchique des femmes cadres, Sophia Belghiti – p. 11
    Le chômage des cadres : un révélateur des tensions entre carrière et vie privée ? Sophie Pochic - p. 27
    Réflexions sur le rapport entre virilité et management Le point de vue des cadres homosexuel-le-s, Christophe Falcoz – p. 43
    Gestion des ressources humaines et diversité, Anne-Françoise Bender, Frédérique Pigeyre - p. 59
    Discussion introduite par Jacqueline Laufer – p. 77

    Après-midi

    Ingénieur-e-s d’ici et d’ailleurs – p. 93

    L’entrée des garçons à l’ex-École Polytechnique Féminine, Biljana Stevanovic – p. 95
    Analysis of Efforts in U.S. Institutions of Higher Education to Encourage Women in Science and Engineering, Miriam R. Levin – p. 103
    La place des femmes ingénieurs sur le marché du travail au Brésil, Maria Rosa Lombardi – p. 113
    Les ingénieur(e)s dans l’industrie algérienne du gaz : un portrait, Oumelkhir Touati – p. 129
    Discussion introduite par Catherine Marry – p. 139
    Entretien avec Geneviève de Peslouan, Charles Gadéa et Catherine Marry, à l’Iresco – p. 153]]>
    Cadres (personnel)]]> Autodidactes]]> Identité professionnelle]]> Promotion sociale]]> Éducation et emploi]]> Carrière]]> Associations]]> Économie sociale et solidaire]]> "Le statut des salariés est au cœur des questionnements des associations qui, si elles s’interrogent régulièrement sur le bénévolat, le volontariat et leurs 21 millions d'adhérents, demeurent employeurs de plus de 1,5 millions de salariés faiblement qualifiés, fortement employeurs de cadres autodidactes notamment parce que les formations qualifiantes n’y sont pas généralisées. Les cadres associatifs salariés, « cadre associatif » au sens de l’encadrement salarié d’une association employeur, agent économique et social, sont employés par l'entreprise associative et occupent une fonction de cadre au sens du code du travail et des conventions collectives applicables. L’entreprise associative est caractérisée comme étant une association de type loi 1901 ayant une activité d’employeur et une implication économique. Ces entreprises associatives sont sectorisées selon les activités réalisées : action sociale, prévention spécialisée, animation, formation professionnelle. Nous montrerons, dans un champ associatif en profonde mutation, que le statut d’autodidacte est fortement répandu en des formes variées. Il n’est pas considéré comme une forme de déclassement pour les cadres associatifs enquêtés. Ce profil y est même dominant et demeure, y compris dans des formes contradictoires, porteur de développement, pas seulement dans les organisations de l’économie sociale." [Premières lignes]

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    Savoirs et carrières : que nous apprennent les cadres autodidactes et promus ?
    Neuvième journée d'étude du GDR Cadres organisée par le Laboratoire d'Analyse Sociologique et de Méthodes Appliquées en Sciences sociales (Lasmas-CNRS), à Paris, le 27 juin 2005.]]>
    Cadres (personnel)]]> Qualifications professionnelles]]> Mobilité professionnelle]]> Professionnalisme]]> Promotion sociale]]> Carrière]]> Comportement organisationnel]]> Industrie et commerce]]> "L'accès au statut cadre est souvent étudié à travers le prisme du diplôme initial qui confère ce type de statut directement après la sortie du système éducatif comme c'est le cas pour les ingénieurs par exemple. Pourtant, à y regarder de plus près, il ne s'obtient que rarement lors d'un premier emploi, le délai moyen d'accès à ce statut étant, d'après une enquête de l'APEC, de sept ans et demi. C'est principalement le changement d'employeur qui en est la clé d'accès, un quart des cadres y ont accédé grâce à la mobilité. Certaines professions montrent le caractère relatif de la "tyrannie du diplôme initial" et de ce cheminement dans l'accès à un statut difficilement accessible sans expérience professionnelle: il s'agit des commerciaux du secteur privé." [...] [Premières lignes]

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    http://www.sudoc.fr/112056660]]> Savoirs et carrières : que nous apprennent les cadres autodidactes et promus ?
    Neuvième journée d'étude du GDR Cadres organisée par le Laboratoire d'Analyse Sociologique et de Méthodes Appliquées en Sciences sociales (Lasmas-CNRS), à Paris, le 27 juin 2005.]]>
    Cadres (personnel)]]> Carrière]]> Promotion sociale]]> Autodidactes]]> Femmes cadres]]> Industrie et commerce]]> "L’enquête porte sur une grande entreprise appartenant à la branche de la métallurgie, et ne traite qu’un des aspects de la promotion : les perspectives de carrière. L’analyse s’appuie sur les fichiers du personnel élaborés par la direction du personnel. [...] Après avoir brièvement présenté l’entreprise à partir du profil général des salariés, et avant de livrer les résultats proprement dits, il est utile de s’arrêter sur les règles d’accès au statut cadre. Elles permettent en grande partie de saisir la spécificité de cette catégorie qui, comme on le verra, demeure à part. En effet, non seulement dans cette entreprise l’accès au statut cadre semble plus fermé que dans la moyenne des grandes entreprises mais, par ailleurs, acquérir le titre ne suffit pas pour en faire pleinement partie. Les promus restent dans l’antichambre de la catégorie des cadres, et c’est encore plus vrai quand il s’agit des femmes." [Premières lignes]

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    Savoirs et carrières : que nous apprennent les cadres autodidactes et promus ?
    Neuvième journée d'étude du GDR Cadres organisée par le Laboratoire d'Analyse Sociologique et de Méthodes Appliquées en Sciences sociales (Lasmas-CNRS), à Paris, le 27 juin 2005.]]>
    Fonctionnaires -- Promotions]]> Carrière]]> Postes]]> Sociologie historique]]> "Pour comprendre la complexité de ce type de corps d’autodidactes accédant au statut de cadre ou cadre supérieur par la promotion interne, nous avons construit, dans le cadre d’une thèse d’histoire, une démarche croisant les sources orales et les statistiques de personnel (Join-Lambert, 2001). Les deux sont encore trop rarement utilisées conjointement sur un même objet (Chapoulie, 1973, 1987), sans doute notamment à cause de la longueur du traitement que ces deux types de sources nécessitent. Le fait que le lien entre elles ne soit pas fait incite à penser de manière distincte d'un côté les pratiques, dont les dossiers de personnel se feraient l'écho et, de l'autre les représentations, qui seraient issues des archives orales. Nous voudrions donner ici quelques exemples illustrant les complémentarités et croisements possibles entre les sources."

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    Savoirs et carrières : que nous apprennent les cadres autodidactes et promus ?
    Neuvième journée d'étude du GDR Cadres organisée par le Laboratoire d'Analyse Sociologique et de Méthodes Appliquées en Sciences sociales (Lasmas-CNRS), à Paris, le 27 juin 2005.]]>
    Cadres (personnel)]]> Autodidactes]]> Promotion sociale]]> Identité professionnelle]]> Carrière]]> «"Enfant, tu habitais un petit village de Bisagne où ton père était fonctionnaire d'une administration locale et ta mère institutrice. […] Plus tard, on t'a proposé de suivre les classes préparatoires pour te présenter à l'école supérieure des travaux de carrière (on ne savait pas ce que c'était dans ta famille, les enseignants ont dû l'expliquer). Tu as travaillé, tu étais intelligent, et tu es devenu grand ingénieur de carrière. Longtemps, pourtant, tu ne t'es pas débarrassé d'un sentiment d'imposture qui te rongeait secrètement. […] Pourquoi cette conviction que tu occupais une case qui n'était pas prévue pour toi ?" (Belinda Cannone, 2005, p. 14-15). Cet exemple, tiré d'un essai, suggère que les ingénieurs diplômés peuvent être exposés au « sentiment d'imposture ». Il illustre en cela les limites de « l'effet magique du titre » pointées par Bourdieu (1989), pour qui le diplôme ne procure de véritable consécration qu'associé à d'autres propriétés sociales. Qu'en est-il alors des cadres autodidactes, et plus généralement de tous ceux qui accèdent à ce statut en cours de vie professionnelle, qui plus est sans forcément détenir les attributs sanctifiants du titre?

    Ce détour par le sentiment d'imposture renvoie en effet à la question des changements de statut dans la société française. Leur légitimité est affirmée par un discours méritocratique qui associe la valeur des individus à leurs actes, mais reste contredite par des pratiques sociales qui ne manquent pas de reproduire les inégalités de la naissance. Les cadres constituent une bonne illustration de ce phénomène.» [...] [Premières lignes]

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    http://www.sudoc.fr/096772867]]> Savoirs et carrières : que nous apprennent les cadres autodidactes et promus ?
    Neuvième journée d'étude du GDR Cadres organisée par le Laboratoire d'Analyse Sociologique et de Méthodes Appliquées en Sciences sociales (Lasmas-CNRS), à Paris, le 27 juin 2005.]]>
    Cadres (personnel)]]> Ingénieurs]]> Travail]]> Identité professionnelle]]> Personnel -- Direction]]> Cahier n°7 : Actes de la septième journée d'étude du GDR Cadres, organisée par le Centre nantais de sociologie (CENS) à Nantes, le 25 juin 2004.

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    "Afin de continuer notre état des lieux sur les recherches de sciences sociales actuellement menées sur les cadres et les ingénieurs, il nous semblait important de consacrer davantage de place aux jeunes chercheurs, qu’ils soient doctorants ou post-doctorants, afin de valoriser leurs travaux et de permettre au réseau de s’élargir vers d’autres institutions de recherche. Cette journée était aussi l’occasion de faire un point sur les domaines d’étude qui sont investis par les jeunes chercheurs et ceux qui restent encore peu explorés. Cette journée a rencontré un réel succès, puisque douze jeunes chercheurs nous ont présenté leurs travaux de sociologie, de sciences de gestion, mais aussi de sciences politiques et d’ethnologie.

    La matinée était consacrée aux thèses qui s’intéressent plus particulièrement à l’évolution de l’activité de travail des cadres. La question des outils de gestion appliqués à cette population, et particulièrement de la gestion par les objectifs, des contraintes qu’elles génèrent, de l’évaluation des résultats, de la légitimité du management a été abordée par plusieurs communications. La modification des métiers et des statuts a également été interrogée, à partir de la population des chercheurs en entreprise et du statut atypique des cadres intérimaires. De façon plus large, la matinée se clôturait sur l’effet de ces mutations des structures de production sur le rapport au travail des cadres et la manière dont les sciences sociales peuvent l’étudier.

    L’après-midi a été centrée autour de la question de l’identité problématique de différents groupes professionnels, et pas seulement des ingénieurs, notamment autour de l’évolution de la fonction d’encadrement. Cette notion d’encadrement a été interrogée à partir d’enquêtes statistiques sur la frontière cadres / professions intermédiaires, ou à partir de l’étude de cadres d’un secteur particulier : l’éducation spécialisée. L’effet des modifications techniques sur l’identité professionnelle a également été évoqué à partir de l’exemple des créatifs de la publicité, entre création et commerce. La figure clé de cette catégorie sociale, les ingénieurs, a été abordée de manière originale soit à partir de l’enjeu de la transformation de la formation initiale (le cas des Ponts et Chaussées), soit à partir de l’épreuve du recrutement des jeunes diplômés. Enfin, une enquête ethnologique in situ nous a montré tout l’intérêt de s’intéresser à l’exception (les pratiques syndicales des cadres) pour mieux comprendre les valeurs et le rapport à l’entreprise des cadres en général." (Gilles Lazuech)

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    Volume I
    • Introduction à la journée d’étude, Gilles Lazuech - p. 2

    Le travail des cadres : la grande mutation

    • Présentation, Gilles Lazuech – p. 6
    Transformations économiques, mutations du travail des cadres
    • Le procès de travail des ingénieurs : quelle autonomie aujourd’hui ? Gaëtan Flocco – p. 8
    • Les pratiques d’appréciation : témoin de la formalisation de la relation d’emploi des cadres ? Nathalie Tessier – p. 20
    • Émergence de l’intérim cadre, raisons, portée, évolution des pratiques d’emploi et de travail, Laurence Puissant – p. 32
    • Discussion animée par Paul Bouffartigue – p. 47

    Penser le travail des cadres L’encadrement des jeunes diplômés.

    • Quoi de neuf du côté de l’autorité ? Sylvie Deffayet – p. 56
    • Dynamique des métiers de la recherche industrielle. Une analyse longitudinale dans le domaine de la chimie de spécialités, Lise Gastaldi – p. 66
    • Une tentative pour comprendre le rapport au travail des cadres, Eric Roussel – p. 76
    • Discussion animée par Charles Gadéa – p. 89

    Volume II

    L’identité problématique d’un groupe professionnel

    • Présentation, Gilles Lazuech – p. 99
    • Qu’est-ce qu’encadrer veut dire ? Cadres managers et personnel d’encadrement, Loup Wolff - p. 101
    • Les créatifs de la publicité entre création et commerce. Mutations d’une figure professionnelle, Laure Gaertner – p. 114
    • Quand le statut entre en concurrence avec une culture de métier, Hélène Cheronnet – p. 124
    • Discussion animée par André Grelon – p. 138
    • Le foyer syndical, au cœur d’une pratique syndicale, Anne-Sandrine Castelot - p. 147
    • Le corps des Ponts et Chaussées, une institution à géométrie variable. Les figures de l’ingénieur en lutte dans la fabrique de la formation, Julie Gervais – p. 154
    • Juger pour recruter : les ingénieurs diplômés, Sarah Ghaffari – p. 166
    • Discussion animée par Sophie Pochic – p. 176
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